Peu connu en Occident, unique en Afrique, le Bwiti est l’une des dernières formes de chamanisme sur le continent africain. Longtemps gardées secrètes, les cérémonies se révèlent depuis une quinzaine d’années au grand public. « Emancipation », telle serait l’origine du mot Bwiti. Qu’il soit l’occasion d’honorer les ancêtres, de soigner les malades ou d’initier les profanes au monde invisible, le Bwiti prône une libération des corps et des esprits. Né au cœur de la forêt primaire en Afrique centrale, révélé depuis des siècles par les peuples Pygmées, le Bwiti invite à palper un univers animiste, à en sentir les vibrations au cœur de soi… Le Bwiti se présente ainsi comme une voie spirituelle à vocation humaniste et universelle. Certains parlent même du Gabon comme du « Tibet de l’Afrique ».
Né dans une famille puvi, proche des pygmées, de la forêt primaire du Gabon, Assossa est maître nganga(chamane). Fin connaisseur de la forêt et des traditions initiatiques du Bwiti, cet homme-médecine maîtrise une pharmacopée riche de plus 1000 plantes, et peut identifier autant d’espèces d’arbres. Véritable naturaliste, il a été initié depuis l’âge de 8 ans à communiquer avec la forêt. Permaculteur, chasseur et cueilleur capable de vivre en autonomie, il est aussi musicien, danseur, chanteur, conteur, sculpteur et gardien de la sagesse de ses ancêtres. Il aime transmettre ses savoir-faire et savoir-être, et parler des essences de sa forêt entre science et tradition. Chef traditionnel de son village, il a déjà voyagé en France, au Brésil, en Afrique et au Vietnam pour sensibiliser le public à la préservation des forêts lors de nombreuses conférences.
Il a témoigné dans le livre Paroles des peuples racines. Plaidoyer pour la Terre (de Sabah Rahmani, Actes Sud, 2019), aux côtés de 18 autres représentants autochtones du monde. Porteur d’un projet de sa communauté, L’École de la forêt, il souhaite aujourd’hui s’investir davantage dans la transmission concrète et locale des sagesses de sa forêt auprès du grand public : « Celui qui souhaite vraiment approfondir son lien avec la nature, doit expérimenter la forêt de l’intérieur… », dit-il.
Il sera accompagné de : Sabah Rahmani
Journaliste, anthropologue et éditrice, Sabah Rahmani travaille aux côtés de peuples autochtones depuis près de 30 ans. Autrice du livre Paroles des peuples racines. Plaidoyer pour la Terre (préface de Pierre Rabhi, Actes Sud), directrice de la collection Voix de la Terre (Actes Sud) et rédactrice en chef adjointe de la revue Natives, des peuples, des racines, elle a publié dans de nombreux titres de la presse (Le Monde, Ushuaïa magazine, Grands Reportages, Afrique magazine, etc.). Initiée dans diverses traditions, ses activités l’ont amenée à la rencontre de nombreuses cultures animistes en lien étroit et sensible avec la nature. Ces expériences l’ont convaincue de décentrer notre regard pour mieux voyager dans une altérité qui nous réconcilie avec notre propre nature.
Chamane puvi-pygmée du Gabon
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Journaliste, anthropologue et éditrice, Sabah Rahmani travaille aux côtés de peuples autochtones depuis près de 30 ans.
Le mot « chaman » (ou « shaman » en anglais) a des origines sibériennes, il est issu de la langue toungouse, parlée par des peuples autochtones de la Sibérie orientale. Le terme « shaman » a été popularisé à la fin du XIXe siècle par les explorateurs européens qui ont rapporté leurs observations des pratiques chamaniques des peuples autochtones de Sibérie.
Le mot toungouse « saman » signifie « celui qui sait » ou « celui qui voit dans l’obscurité ». Il décrit un individu qui est capable de communiquer avec le monde spirituel et d’agir en tant qu’intermédiaire entre le monde des esprits et le monde des mortels.
Aujourd’hui, le terme « chaman » est utilisé pour décrire les praticiens de la spiritualité chamanique dans le monde entier, bien que les pratiques et les croyances varient selon les cultures et les traditions.
Le chamanisme est une pratique spirituelle ancienne qui implique la communication avec le monde spirituel et l’utilisation de rituels pour guérir et aider les individus à trouver leur place dans l’univers.
